Le télégraphe, une idée lorraine


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LE TÉLÉGRAPHE, UNE IDÉE LORRAINE.

Le mathématicien lorrain Jean Leurechon (1591-1670 ) né dans la Meuse et mort à Pont-à-Mousson a tout d’abord embrassé la règle de Saint Ignace ( celle des Jésuites ) avant de devenir professeur de mathématiques à Pont-à-Mousson. Il est l’auteur de nombreux ouvrages traitant de cette matière et en particulier celui intitulé :

« Récréation Mathématicque composée de plusieurs problèmes plaisants et facétieux en faict d’Aritméticque Géométrie, Mechanicque, Opticque et autres parties de ces belles sciences » Edité à Pont-à-Mousson, par Jean Appier Hanzelet, Imprimeur et Graveur de Son Altesse et de l’Université . M.DC.XXVI (1626).

J’ai eu la chance d'en acquérir un exemplaire qui est une reproduction datant probablement du 19é siècle et que j’ai présenté au cours de notre réunion mensuelle du premier avril . La première édition de cet ouvrage date de 1624 ; elle a connu des rééditions en 1626, 1638 et aussi en 1680 . Le texte principal est précédé d’un épître dédicatoire signé Van Etten qui est le pseudonyme de Jean Leurechon.

Et dans ce livre à la page 73 on peut lire le passage suivant :

« Quelques vns ont voulu dire, que par le moyen d’un aimant, ou autre pierre femblable, les personnes abfentes fe pourroient entre-parler ; par exemple Claude eftant à Paris, & Iean à Rome, fi l’vn & l’autre auoit vne aiguille frottée à quelque pierre, dont la vertu fuft telle, qu’à mesure qu’une aiguille fe mouueroit à Paris, l’autre fe remuait tout de mefme à Rome ; il se pourroit faire que Claude & Iean , euffent chacun vn mefme alphabet, & qu’ils eussent conuenu de fe parler de loing tous les jors, à 6 heures du foir, l’aiguille ayant faict trois tours & demy, pour signal que c’eft Claude, & non un autre, qui veut parler à Iean. Alors Claude luy voulant dire que le Roy eft à Paris il feroit mouuoir & arrefter fon aiguille fur L puis sur E puis sur R.O.Y. et ainsi des autres : or en mefme temps, l’aiguille de Iean s’accordant auec celle de Claude , iroit fe remuant & arreftant sur les mefmes lettres, & partant , il pourroit facilement efcrire ou entendre ce que l’autre luy veut signifier »

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Je pense que la traduction de ce texte du 17é siècle sera assez facile moyennant de remplacer le «v» par le «u» le «f» par le «s» et le I par le J ; il est également illustré par un disque portant à sa périphérie un alphabet complet ( sauf le J ) le U et le V ayant le même graphisme à savoir le V ; une aiguille pouvant pivoter au centre du disque indique, en s’arrêtant, la lettre que l’on veut transmettre. Ainsi, à coté de bien d’autres idées on trouve dans cet ouvrage celle du premier télégraphe à aiguille ; elle sera reprise par d’autres inventeurs, non seulement pour la télégraphie aérienne, mais aussi pour la télé- graphie électrique sous la forme des premiers télégraphes à cadran fonctionnant grâce à l’électro-aimant à la place de cette pierre mythique évoquée par J. Leurechon

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