Chappe Jean-Joseph
CHAPPE ( Jean-Joseph ), administrateur général des lignes télégraphiques, chevalier de la légion
d’honneur, etc., neveu du célèbre voyageur de ce nom, né au Mans.
Il embrassa la cause de la révolution, devint procureur de la commune du Mans, et fut nommé en
1791 député du département de la Sarthe à l’assemblée législative. Il s’y fit connaître par la modération de ses opinions, fut membre suppléant du comité d’instruction publique, et publia en 1792
des observations sur la question de savoir s’il convenait d’ériger, dans l’assemblée, un comité
diplomatique. Demeuré à Paris après la session, il échappa aux fureurs des révolutionnaires, aida
son frère dans sa découverte télégraphique, et lui succéda après sa mort arrivée en 1806*. Le 12
octobre 1814 il obtint du roi la décoration de la légion d’honneur. — Son jeune frère, inspecteur
des lignes télégraphiques, fut honoré de la même faveur le même jour.
Chappe Claude
CHAPPE ( Claude ), frère puîné du précédent, inventeur des lignes télégraphiques, etc., né à Brulon
dans le Maine en 1763.
Il reçut de la nature des dispositions extrêmement heureuses, et publia dès l’âge de vingt ans des
mémoires intéressans* sur la physique, qui le firent admettre dans la société philomatique de Paris.
La révolution sembla donner un nouvel essor à son génie, et il s’occupa plus que jamais d’expériences analogues à ses goûts. Le désir de communiquer avec des amis éloignés de lui de quelques
lieues, lui donna, dit-on, la première idée de sa découverte. Il chercha alors à la perfectionner, et
quand il eut atteint le but qu’il s’était proposé, il offrit à l’assemblée législative de 1792 l’hommage de son heureuse et utile invention. Cependant l’établissement des ligues télégraphiques n’eut
lieu qu’en 1793, sous la direction du comité de salut public, et son premier travail annonça la reprise
de Condé sur les ennemis. On comprit depuis combien était intéressante une découverte qu’on n’avait
regardée jusqu’à cette époque que comme une conception ordinaire, et on lui donna toute l’extension
nécessaire aux résultats qu’on s’en promettait.
Chappe devint le directeur général de cette administration, et éprouva quelques années après des
désagrémens* de la part d’envieux qui lui contestaient le mérite de l’invention. Ces tracasseries affectèrent sa santé, et il devint la proie d’une mélancolie profonde, qui le conduisit au tombeau le 25
janvier 1805.